actuellement exposition EMPIRE de Yann Verrier Sauvaire à vois jusqu'au 27 avril 2024

Daniel Karila-Cohen

Photographe compulsif, toujours à l’affut des lumières changeantes, des lignes de fuite d’une ville en perpétuel changement. Photographe pluriel, Daniel Karila-Cohen utilise aussi bien le numérique que l’argentique, mais son compagnon de prédilection est le smartphone. Ses photos sont des instantanés, aucune n’est pensée ni anticipée. Plutôt que de suivre une partition, il préfère improviser. Il ne chasse pas les photos, il les pêche, laissant aller son regard comme un bouchon sur l'eau, en attendant une belle prise ! Daniel Karila-Cohen photographie tout le temps et partout, mais a une prédilection pour la ville car le regard y construit une géométrie sans cesse renouvelée, surtout à ces heures où le soleil est bas et où nos ombres nous dépassent.
« Ma boussole photographique m’a indiqué le Nord de Paris » . Après des années à photographier le lointain, mêlant tourisme et découverte photographique, l’auteur a voulu se recentrer sur son environnement quotidien, retrouver le Nord de Paris et sa banlieue, les redécouvrir à travers le prisme photographique, les interpréter au carré, avec son vocabulaire. Au bord des canaux, il voit les murs changer, des tags en remplaçant d’autres, des heures de travail sur des murs immenses recouverts par d’autres enthousiastes, un mille-feuilles éphémère dont quelques bribes resteront sur pellicule. Et quand le soleil descend, une lumière fauve donne furtivement une couleur de Toscane aux piliers de l’autoroute. Comme par erreur, par les hasards de la construction, la lumière s’invite entre les tranches de pierre, par des interstices insoupçonnés, illuminant un bout de trottoir, un filet de mur, l’espace de quelques instants. Plus loin, c’est un tunnel de pierre dans l’axe exact du coucher du soleil qui embrase le passage d’une foule sortant du RER. Dans ce Nord parisien autrefois ouvrier et industrieux, tout change vite. Les abords de l’Ourcq à la Villette se gentrifient, la Grande Blanchisserie de Pantin plus que centenaire n’existe plus que sur pellicule, laissant sa place et ses magnifiques reflets à des immeubles de bureau de verre et d’acier. Par endroit, le long du canal de Saint-Denis, des engins de chantier regardent leurs reflets dans l’eau en attendant de remplir des silos de sable ou de ciment. Porte de Clichy un nouveau quartier sort de terre, enchevêtrement d’immeubles colorés, d’escaliers, de vestiges ferroviaires, d’un jardin au coeur du béton. La nuit, la Villette est rouge. Les sorties de concert sont lumineuses, on passe de folies en folies comme des insectes dans le halo d’une ampoule. Ce rouge tranche sur le noir de la nuit en attendant de rejoindre la lumière jaunâtre des lampadaires de la rue. Découvrons ensemble ce qui n’existe déjà plus. Ensemble, le temps d’une exposition, retrouvons le Nord.
Expositions à la Galerie Rastoll:
Exposition solo : Retrouver le Nord - du 8 au 31 mars 2018
Exposition solo : Stairway to the Light - du 2 mai au 16 juin 2017
Retrouver le Nord #1 - 600€
Photo vendu avec cadre : 50 x 50 cm Cadre : 54 x 54 cm
Edition à 8 exemplaires signés et numérotés. *Tirage sur papierultraHD Fuji Crystal Archive - brillant collé sur alu Dibond 3 mm et processus de lamination brillant.