Jean Luc Bailly

La manière dont Jean-Luc Bailly réalise les prises de vue relève de l’improvisation, les photos sont faites à la volée, toujours à main levée ; ce qui n’exclut pas une forte concentration émotionnelle. Il n’a pas d’intention documentariste, il se veut plutôt conteur. Pour lui, une photographie c’est une émotion, mais aussi une histoire ; plus qu’une phrase, une nouvelle. Les choses sont, mais c’est le photographe qui distribue les rôles dans la composition. Il accorde beaucoup d’importance à ce détail qui peut donner un sens second à l’image. Il ne regarde jamais l’écran du boitier numérique au moment de la prise de vue, conservateur peut-être, il procède toujours suivant la démarche en trois temps séparés de l’époque argentique : 1- la prise de vue, l’œil dans le viseur du reflex, 2- la découverte des originaux, comme au laboratoire après planche-contact, 3- le traitement au tirage, recadrage, choix du papier, etc.

Extraits
Les images présentées sont tirées d’un vaste et long travail de Jean-Luc Bailly, qui considère que tout peut être photographié et que, dans une démarche artistique, il importe peu que la photographie soit « fidèle au réel ». Le réel étant à ses yeux ce qu’il a voulu voir avec sa subjectivité. Un paysage - rural, urbain ou dit « naturel » - n’est pas une donnée objective, c’est une construction de l’esprit.
Une image n’est jamais seule. La photo d’un paysage est toujours une interprétation de celui qui regarde. Elle doit rester ouverte et laisser pressentir d’autres vues possibles. Elle participe de la création d’images plus complexes qui échappent au photographe, car porteuse d’impressions et d’émotions. Chaque photographie est pourtant un fragment plus ou moins étroit et plus ou moins lointain d’espaces dont l’esthétique est éphémère. Produire une photographie, c’est d’abord saisir un instant unique, c’est seulement ensuite que cet instant peut être pensé sans que soit étouffée la spontanéité de notre mouvement créatif.

Exposition à la Galerie Rastoll :
Exposition solo - Paysages des Hommes. Dérive au hasard d’impressions : Du 1er au 24 septembre 2016.